10.3.12

Naissance de Charlie

Qu'est-ce que tu fais, tout seul, ici? C'est Oscar qui t'a abandonné, comme ça, tout seul dans le noir? Il a abandonné tout le monde. Mais c'est fini. Il est parti. Je prends le relai, petit. Au fait, moi c'est Charlie, celui que tu sais pas où il est. Avec Oscar, on aurait pu créer un crew, ou bien un collectif. Mais à deux dans le même corps on se serait donné des coups, parce qu'on n'est jamais d'accord. Et puis on aurait eu l'air fou, à dire on en parlant de nous. On nous aurait mis sous les verrous. On aurait croupi dans un trou. Et sans groupie du crew, on se serait croqué les poux entre nous. Avec une camisole de force, rouge et blanche, si on a de la chance, moi je pense que j'aurais été beau gosse; j'aurais mis les infirmières en transe. Mais j'ai peur des coups de crosse et qu'il y ait une sale ambiance, comme tellement de persil qu'on ne voit plus tes gencives. Naaaan... C'aurait été nul, l'asile. C'eut été inutile, que je crame toutes mes piles à me faire pomper l'hémoglobine par ces crocodiles, ces vils reptiles du Nile Nil, qui viennent jusque dans l'Ill pour nous voler notre endorphine. A chaque fois, avec leurs suppositoires, ils auraient transformé les interrogatoires en exclamatoires. Ils se seraient tous mis d'accord. Ils auraient uni leurs efforts à chercher toutes les causes et les ressorts, les symptomes forts qui auraient affirmé avec leur voix de ténor qu'on est retors. P**ains d'alligators. Et p**ains de caïmans, qui m'auraient fait perdre notre temps avec leurs lunettes. Je les déteste. On n'est pas schizophrène, quoi. Ça nous aurait mené où, ces questionnements, hein? Nulle part. Alors voilà. Moi c'est Charlie, lui c'est ou c'était Oscar. Soyez gentils et on vous racontera des histoires.

Mais comptez surtout sur moi, pas sur Oscar.

Monstrueusement votre, Charlie

4 commentaires:

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    1. Tu sais, Bop, je ne peux pas te le dire, où il est. Si je te le disais, tu chercherais désespérément à le retrouver, mais tu sais, il n'est pas bon pour toi. Il a trop subi l'influence des adultes. Il ressemble trop à un adulte lui-même. Donc je ne te dirai pas qu'il est ligoté à une chaise dans la cave de ce blog, bâillonné avec un carré Hermès. Si je ne te dis pas ça, c'est bien parce que c'est pas vrai. En vérité, il s'est tiré sous les tropiques cocotiers, les doigts inférieurs qui font du vents, avec des singes et du jus de goyave. Ne pars pas à sa recherche; n'essaie pas de le retrouver. Oublie-le. Et ne lis pas ses messages contre-révolutionnaires.

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  2. Y a pas de E à Nil.
    Mais j'aime bien quand même.

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    1. C'est bon j'ai que quatre ans et demi.

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