Le
soleil à l’est ne se lève plus assez haut pour éclairer la Plaine du
Milieu, si bien que notre terre s’est changée en désert. Elle est à
peine réchauffée par la lune la nuit. Les lacs ont gelé. Les baleines
sont parties vers les Hauts Plateaux Flottants. Les poissons et les
oiseaux aussi ont migré. Tous nous ont laissés, affamés. Puis, un
moineau est revenu de l’est nous annoncer le déluge. Et nous sommes
partis avant d’être noyés dans l’océan. Sous la falaise, le brouillard
cache l’abîme. Il faut emprunter le pont dont on ne voit pas l’autre
côté. Personne n’en est jamais revenu et nul ne sait si c’est parce que
l’autre côté est mieux que le nôtre, ou parce que des pieuvres et des
salamandres géantes dévorent ceux qui traversent. On prétend que la
traversée est si longue qu’on ne sait plus combien de lunes et de
soleils on a vu passer. Aussi, le passage est tellement étroit qu’il est
impossible de se croiser sans tomber dans le vide. Nous ne saurons que
de l’autre côté si nous avons fait le bon choix de traverser.
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